« Authentique », David Castello-Lopes il est drôle en vrai.

Sur Internet, à la TV ou à la radio, on pourrait se poser la question : mais au fond que cherche t’il David Castello-Lopes à s’intéresser de façon aussi drôle et obsessionnel à l’origine du monde banal ? Poil à gratter uniquement sa guitare, le journaliste-humoriste (ou l’inverse) semble exceptionnellement vouloir s’attaquer à du sérieux de salon en se posant la question infinie et abyssale de l’authenticité. Le tout sans jamais renier sa collocation réussie avec les éclats de rire et les scoops d’angle mort. L’entreprise philosophique n’ira pas bien loin mais avec Castello-Lopes ce qui compte n’est jamais le voyage mais les détours.

Dès les premières minutes on se rend compte avec soulagement que l’univers, pourtant implacablement séquencée, de Castello-Lopes a très bien su s’adapter à la vie sur scène. Le spectacle évite ainsi brillamment toute sensation de temps mort et ne tombe jamais dans le piège de la succession de sketchs. L’artiste était minutieux et bosseur en chroniques, il l’est tout autant en live. D’ailleurs, en bon élève, il vient préparé. Définitivement obsédé par la diffusion de sa jolie gueule en 4K, Castello-Lopes s’offre ainsi durant une partie non négligeable de son spectacle le support d’une sorte de PowerPoint d’illustrations et de vidéos où il est quasi seul dans tous les rôles et que nul autre n’aurait pu imaginer. C’est un peu facile certes, un peu déjà vu parfois mais surtout c’est quasiment toujours hilarant.

La question de l’authenticité menant fatalement à celle de sa capacité à être fidèle à soi-même, Castello-Lopes a choisi pour ce spectacle de les embrasser. Disposant d’un humour signature repérable parmi tant d’autres, comme avant lui un Chris Esquerre par exemple, il déroule ainsi un répertoire sincèrement renouvelé de tout ce qui a fait son succès sous le prétexte de dérouler cet improbable fil rouge philosophique. Pour peu qu’on adhère au style du bonhomme et à une certaine dose d’absurde, le spectacle passe ainsi à belle vitesse. La seule note un peu dissonante dans ce concert harmonieux de vannes viendra à la toute fin du spectacle où l’artiste semble vouloir enfin revenir un peu sur le sérieux de la question initiale. L’initiative tournera court, victime d’une queue de poisson par une ultime séquence rigolote et à la conclusion définitivement signée DCL. Une fuite authentique.