Braun Pivet doit partir.

Si le pire n’est jamais certain, force est de constater qu’il était aujourd’hui le plus probable et qu’il a vaincu. En réélisant avec une majorité relative et grâce à un deal avec LR la pire présidente de l’Assemblée Nationale à son poste, la macronie vient une nouvelle fois de faire la démonstration de l’infinité de son mépris, de sa vulgarité et de sa violence.

Dégoûter

Braun Pivet n’est d’ailleurs pas qu’une mauvaise présidente, elle est l’incarnation de tout ce que la politique peut produire de pire. Partiale jusqu’à la haine et la corruption morale sans fin, adulant la politesse au mépris de tout fond, cultivant sa coupable négligence et son désintérêt abyssal pour les dégâts qu’elle génère, Braun Pivet est la présidente de la propreté des costumes des fascistes du RN, du soutien inconditionnel aux dirigeants israéliens d’extrême droite en plein massacre des palestiniens et des sanctions abusives contre la gauche. Une bonne présidence de l’Assemblée se juge habituellement au respect qu’elle inspire à ses adversaires. Braun Pivet n’en mérite aucun. Elle se fiche de la tenue du pays et ne connaît que la coalition avec la droite extrême et la connivence avec l’extrême droite.

Vous me trouvez brutal, non ? Eh bien, non seulement, je le sais, mais pour le coup je m’en vante. Laissez moi vous expliquer.

Ça fait désormais presque 20 ans que je suis avec beaucoup de passion et une certaine assiduité l’activité de l’Assemblée Nationale. J’aime cette chambre méprisée par notre Constitution, son mode de scrutin, nos gouvernements et notre population. Je connais aussi ses nombreuses faiblesses et errements. Aussi, je ne suis pas dupe ou aveugle et je sais que même pour les gens qui me font l’honneur de me lire (et vraiment je ne vous remercierais jamais assez ces temps-ci) et mes amis de gauche, il y a probablement aussi beaucoup de haines et de mépris envers nos députés. Je le comprends et je le respecte car tout ceci n’est pas dénué de bonnes raisons et j’ai souvent tendance à la magnanimité envers cette chambre pour compenser tout cela. C’est depuis cette position que je suis ce soir très triste et encore plus inquiet.

Encaisser

Pourtant, croyez moi, quand il s’agit de politique je sais encaisser. J’ai connu les présidences faibles d’Accoyer et les complexités de celle de Bartolone. J’ai suivi beaucoup de débats, même dans les pires périodes comme le premier quinquennat de Macron ou la fin de Hollande. J’ai souvent bataillé face aux nombreux messages anti parlementariste qui traversent les rangs militants de mon camp. Mais ce qu’a fait Braun Pivet à l’Assemblée depuis des années s’apparente à un travail de destruction méthodique et d’abus parfois semi-légaux qui ne s’assument jamais. Et ce soir c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase de votes.

En se faisant réélire par les magouilles légales et les petites combinaisons, Braun Pivet vient volontairement et consciencieusement de ruiner la crédibilité de l’institution démocratique toute entière. Croyez moi qu’en tant que ardent réformiste et gentil promoteur des élections, je suis déchiré de tristesse et de colère de devoir l’écrire mais la question s’impose objectivement à moi. Donc disons-le. A quoi sert désormais de voter désormais si c’est pour produire pareille supercherie ?

On voudrait dégoûter les électeurs et les offrir aux apprentis dictateurs d’extrême droite qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Si elle avait une once de conscience ou d’intérêt pour ceux de son pays et ne visait pas le pouvoir uniquement par ego, Braun Pivet n’aurait jamais dû être candidate. Maintenant réélue, son départ est une condition non négociable pour espérer construire quoi que ce soit.

Opposer

En attendant, un autre fait va devoir s’imposer à la gauche. Elle est désormais dans l’opposition et ne doit rien négocier avec la présidente de l’Assemblée. Quiconque travaillera de près ou de loin avec Braun Pivet ne peut prétendre appartenir à la gauche. Et encore moins au NFP. Aucune négociation. Aucun arrangement. On arrête les conneries là maintenant. Tout de suite. Il n’y a plus rien à vendre et aucun prix n’est assez élevé pour son âme.

Il va donc désormais devoir le marteler. Braun Pivet doit partir. Braun Pivet doit partir. Braun Pivet doit partir. Braun Pivet doit partir. Braun Pivet doit partir. Ou elle emmènera le pays avec sa future chute. Cette femme est désormais un des plus grand dangers pour la survie politique de la gauche et plus grave pour la démocratie française elle même. Sans doute le point commun qui la rapproche le plus de ses amis d’extrême droite.

Braun Pivet doit partir.