A l’Homme impuissant à bouleverser les choses de façon globale, la Nature aime parfois à lui rappeler qu’elle, et elle seule, en a le pouvoir. Avec la catastrophe humanitaire et sanitaire du Covid-19, des scénarios de destruction massives de vies et de structures, qui apparaissaient improbables comme la soudaine passion de certaines personnes pour le papier toilette, semblent se mettre en marche et avec eux sont rebattues les cartes de nos organisations.
Ces dernières sont confrontés à la pire des situations de communication : elles ne savent pas ce qui va se passer. Et c’est le plus désastreux des messages pour une société habitué au contrôle global, aux débats ne se résumant que trop souvent qu’à une guéguerre de nuances et où l’incertitude n’est pas invitée à la table des possibles. Tout ce qui faisait la certitude de la parole diffusée apparaît comme ayant lâché prise.
Les frustrations du quotidien sont désormais teintés des marqueurs de classe et de richesse comme rarement depuis 1945, le pouvoir économique qui semblait disposer d’une force insaisissable se retrouve tout à coup fortement ralenti et presque à portée de main du changement, les rois/présidents et les ministres sont forcés de se rendre au jugement populaire de leur gestion d’une catastrophe que pas un d’entre eux n’avait, ne serait ce qu’osé, anticipé et de leurs mensonges qui résonnent comme des trahisons. Ne semble rester de solide que les solidarité réelles et les comportements les plus vils des prophètes, des charlatans et des couards.
Mais la situation n’est pas qu’urgente au niveau sanitaire. Nous sommes à l’aube d’une guerre politique qui sera aussi violente que la maladie qui l’aura précédée et aussi longue que la durée du confinement et de l’unité nationale de façade qui en découle. Déja, la future des batailles des responsabilités s’annonce, elle se prépare sans nul doute au rythme maximum dans les bureaux des oppositions, et je m’ose à prédire qu’elle sera sanglante pour celles et ceux qui auront pris les décisions.
A l’anormal de nos jours confinés, pour celles et ceux qui ont la chance de ne pas devoir risquer leur vies à servir la santé ou l’intérêt de celles des autres, ne pourra succéder le normal. Il faut l’assimiler, l’accepter et s’y préparer. Il est rare de connaître pareille période historique où il y aura une marge pour changer le cours des choses. Reste à déterminer dans quelle proportion l’ancien système sera assez KO pour ne plus pouvoir se défendre et surtout dans quelle direction le nouveau monde partira. A la possibilité d’un monde plus réjouissant se greffe aussi celle d’une régression immense.
La partie ne fait que commencer et il n’y aura pas qu’une vague.